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Témoignage poignant de Mathilde Cornaille à l’IPES Ath

Publié dans Enseignement

Le 26 janvier dernier, Mathilde Cornaille, autrice du livre-témoignage « La vie continue » est venue à la rencontre d'élèves de l’IPES Ath pour aborder la thématique du harcèlement scolaire et de la résilience.

L’un des objectifs de l’école est de lutter contre les violences scolaires et contre le harcèlement. « Pour aborder ces thématiques difficiles et avant de faire venir Mme Cornaille, les élèves ont été sensibilisés par divers jeux de rôles autour des trois figures : le harceleur, la victime et le témoin. Cette première étape a déjà pu démontrer qu’au sein des classes, pas mal de jeunes ont déjà été touchés de près ou de loin par le harcèlement scolaire » introduit Mme Senouci, professeur de morale à l’IPES Ath.

L’engouement pour cette rencontre s’est vite fait ressentir puisque de nombreux collègues de Mme Senouci l’ont rejoint dans la démarche amenant ainsi plus de 220 élèves à participer au témoignage de Mathilde Cornaille.

Mathilde a fait part aux élèves de son parcours personnel éprouvant. A deux ans et demi, on lui diagnostiquait une leucémie, maladie qu’elle a vaincue après 6 ans de traitements et d’aller-retours dans les hôpitaux. De ses souvenirs d’enfance, elle en a fait un récit autobiographique et y parle de l'avant, le pendant et l'après maladie, du harcèlement scolaire qu’elle a vécu...

Pour la première fois, elle est venue partager avec des élèves son expérience mais surtout un message d'espoir. Touchée par cette matinée, elle a livré le soir même son ressenti sur sa page facebook :  « Aujourd'hui, c'était conférence dans une école secondaire. Aujourd'hui, j'ai parlé devant 150 élèves, j'ai revécu des scènes difficiles. J'ai pris la parole sur un sujet sensible, le harcèlement scolaire.Aujourd'hui, j'ai vu beaucoup d'ados captivés parce qu'ils le vivent, en ce moment même. Je l'ai vu, je l'ai ressenti. Mais aujourd'hui, j'ai aussi vu les harceleurs et j'ai compris qu'un témoignage ne fera pas forcément changer les mentalités. Aujourd'hui, j'ai eu des adolescents qui sont venus me voir en privé, me demandant de l'aide, des conseils. Certains ont même pleuré. Je suis retombée 13 ans en arrière, ça équivaut à une chute de 13 étages. Aujourd'hui, j'ai fait du bien à certains jeunes en mal de vivre, j'ai essayé d'apporter ma positivité, ma résilience en retour de leur écoute. Aujourd'hui, j'ai eu les pétoches, mon petit corps sur cette grande estrade, caché par un pupitre et un micro qui faisait résonner ma voix. Mais aujourd'hui, je suis fière de l'avoir fait. Parce que quand j'ai vu le sourire de certains, quand j'ai entendu les applaudissements des autres, je me suis rendu compte que j'étais là pour quelque chose, que ce n'était pas pour rien. Je me suis rendu compte que je pouvais être utile, et ça, ça fait du bien. Mes papillons s'envolent, et prennent au passage, un peu de peine à ceux qui en ont de trop ».