On sait que c’est à la demande de la Wallonie que la Province de Hainaut a accepté, en 2000, de reprendre l’exploitation touristique d’un site dont les perspectives paraissaient bien sombres. Depuis lors, malheureusement, « Les Voies d’Eau du Hainaut » ont dû assurer cette mission dans un environnement difficile. Faute d’investissements suffisants du propriétaire (la Wallonie), les ascenseurs ont accumulé les pannes et fermetures et le canal a souffert d’un manque d’entretien chronique. Les autorités provinciales ont souvent regretté cet état de fait car il entravait la mise en œuvre d’une réelle dynamique de valorisation et son inscription dans une vision moderne du tourisme. Le classement à l’Unesco, dans un tel contexte, n’aurait pas pu constituer un élément déterminant pour doper le taux de fréquentation touristique. La Province a mené à bien des projets visant à une meilleure exploitation mais ils se sont heurtés aux problèmes techniques récurrents. Rappelons que durant la saison 2014, trois ascenseurs ont dû être fermés par la Wallonie pour des raisons techniques.
Dans ce contexte complexe, le Collège provincial a pris connaissance des prises de position médiatiques du Ministre du Patrimoine, Maxime Prévot, qui semble désormais lier tout éventuel investissement wallon à la désignation d’un nouvel opérateur touristique. Il regrette pareilles déclarations peu respectueuses en l’absence de toute concertation préalable. La Province de Hainaut n’est pas fermée au débat. Elle peut entendre que sa politique touristique doit être corrigée à certains égards ou s’inscrire dans un contexte différent. La Province a montré également sa capacité à discuter de transferts de compétences pour autant qu’ils offrent des garanties d’un maintien de l’intérêt général, de la qualité du service et ne présentent aucune conséquence négative pour l’emploi. C’est sur ces bases que le Collège provincial souhaite être associé à un vrai débat réunissant, non seulement les opérateurs concernés, mais aussi l’ensemble des intervenants autorisés au niveau du gouvernement wallon dans ce dossier où sont en jeu le patrimoine mais aussi la politique touristique et l’image du Hainaut.