Depuis 2008, des moyens financiers conséquents, liés à un contrat-programme, ont permis à la nef romane de retrouver aujourd’hui toute sa splendeur. Les travaux de restauration axés sur le transept et les cinq clochers de la Cathédrale se poursuivent quant à eux.
« Au-delà de ces travaux, il est important de doper la fréquentation touristique de la Cathédrale et de mettre en place des outils didactiques » débute Serge Hustache, Président du Collège provincial. La Province, en partenariat avec le SPW - DGO4, Raymond Brulet, Professeur à l’UCL, historien et archéologue et la Maison du Tourisme de Wallonie Picarde, a donc voulu, par sa dernière réalisation, mettre en exergue l’aménagement intérieur et valoriser les fouilles situées dans la nef latérale nord.
« On se réjouit de voir que cette barrière qui séparait public et archéologues soit enfin tombée » nous dit Jean Plumier, représentant du Ministre du Patrimoine, Maxime Prévot. En effet, si les fouilles n’étaient visibles aux touristes que par une étroite fenêtre percée dans des panneaux en bois, aujourd’hui, un garde-corps vitré dévoile l’histoire et les vestiges des divers édifices ayant précédé la Cathédrale de l’An Mil.
Des présentoirs didactiques viennent compléter le tout, contribuant ainsi à la mise en valeur des travaux archéologiques menés depuis 15 ans sous la houlette du professeur Raymond Brulet.
En voici quelques extraits :
« Avant de devenir, aux XIIe et XIII siècle, le monument roman et gothique prestigieux qui se révèle être l’un des plus beaux joyaux de l’art sacré de l’Occident médiéval, Notre-Dame de Tournai a des racines archéologiques qui défient les siècles. … Toute la nef romane a été excavée et les structures anciennes que l’on peut y découvrir, nous racontent une longue histoire… Les fouilles archéologiques de la nef nord ont participé à la reconnaissance générale de l’histoire su site en dévoilant les vestiges de bâtiments gallo-romains du Bas Empire et les structures de six églises ayant précédé l’érection de la Cathédrale romane au début du XIIe siècle et romano-gothique du XIIIe siècle. Toutes les basiliques ou cathédrales anciennes s’inscrivent à l’intérieur du périmètre de la Cathédrale actuelle. »
Au-delà des étapes d’enquête scientifique et des ouvrages publiés, la restitution de ces travaux au public est nécessaire.
Suite à ce premier aménagement et au nettoyage des fouilles qui s’en suivra, les années à venir seront rythmées de nouveaux projets de valorisation des fouilles.
« Le pôle Cathédrale est un endroit qui continuera à être valorisé dans le futur. Au premier semestre 2015, une exposition majeure permettra de restituer l’ensemble du travail archéologique réalisé. Des images de synthèse, autant dans les trois films prévus que dans l’expo, et de nombreux documents donneront ainsi toutes les clefs de compréhension au public. » nous explique Raymond Brulet.
L’ultime étape consistera en la création d’un sous-sol archéologique qui irait au-delà de la nef nord et engloberait les fouilles de la nef centrale, offrant ainsi un circuit de visite protégé et accessible aux visiteurs.