Depuis quelques années, les organisatrices du projet, Claire Mathieu et Fabienne Noul, professeures à l’IESPP, sont face à un bouleversement dans la prise en charge et l’accompagnement du petit enfant. Alors qu’auparavant, leurs études consistaient à apprendre uniquement des actes techniques du métier, aujourd’hui, il en est tout autrement. En effet, plusieurs études neuroscientifiques ont prouvé que chaque enfant est différent et que le développement de son cerveau est influencé par l’attitude que l’on adopte avec lui, notamment en milieu d’accueil.
L’objectif de cette journée était donc de conscientiser les étudiants à l’importance de la bienveillance et de la prise en charge spécifique et adaptée à l’enfant, tout en valorisant leur futur métier. Car, comme elles le disent « le métier de puéricultrice n’est pas du gardiennage. Aujourd’hui, il y a tout cet aspect de prendre en charge l’enfant, de l’éveiller à plein de choses, pour le préparer à l’avenir».
Une conférence bienveillante pour bien commencer la journée
Dès la matinée, les élèves ont pu assister à la conférence « Construire la confiance en soi dès le plus jeune âge », présentée par Nathalie Vancraeynest, coach scolaire et parentale. Lors de cette rencontre, la conférencière a présenté l’importance de l’éducation positive et bienveillante auprès de la petite enfance. Elle a notamment abordé les cinq piliers par lesquels doivent passer les enfants pour atteindre une bonne estime d’eux-mêmes, comme : le sentiment de sécurité, d’appartenance à un groupe, de compétence, de responsabilité, et enfin, de but.
Durant cette conférence, Nathalie Vancraeynest soulignait le rôle important des puéricultrices qui doivent faire preuve d’empathie et d’un accompagnement émotionnel de l’enfant pour qu’il puisse accroitre correctement son autonomie et sa confiance en lui-même. Car le développement du sentiment de sécurité, par exemple, commence à apparaitre dès les premiers mois déjà.
Focus sur l’atelier Baby Signs
Parmi les ateliers proposés dans l’après-midi, certaines ont pu approfondir leurs connaissances sur la méthode du Baby Signs avec Anne Sophie Deletrain, puéricultrice utilisant cette technique depuis près de quatre ans.
La méthode du Baby Signs permet aux parents d’apprendre à leur bébé des signes simples pour communiquer ce qu’il ressent avant de pouvoir dire ses premiers mots. D’après Anne Sophie Deletrain, l’essentiel qu’apporte cet outil de communication est la bienveillance et le regard que l’on porte sur l’enfant. Car, comme elle le précisait, « à partir du moment où on prend conscience qu’il a déjà des envies, des besoins, et qu’on lui donne un outil pour les exprimer, on lui donne la possibilité d’être acteur dans la communication et dans l’échange avant même de pouvoir prendre la parole ».
Après cette activité, plusieurs élèves semblaient convaincues par cette pratique, comme Sheridan Lefebvre, étudiante en 5ème année de puériculture. Cet atelier l’a motivé à suivre des cours spécifiques dans cette matière, car pour elle, « c’est plus facile pour mettre un mot à sa douleur ou à sa peur. Ça lui permet de comprendre plus rapidement et la communication s’établit plus vite aussi ».
Une suite en perspective
L’organisation d’une telle journée semblait donc importante pour les professeures Claire Mathieu, Fabienne Noul et Laurence Delfosse, Chef d’atelier, mais aussi pour les intervenantes externes qui expliquent : « l’attitude envers les enfants dans les milieux d’accueil doit changer. Pour les puéricultrices, c’est un gros changement dans leur façon d’aborder les enfants, mais on voit vraiment les bienfaits que ça apporte. Pour ces jeunes étudiantes, c’est donc maintenant qu’il faut les sensibiliser et leur donner cette envie de changer, car c’est l’avenir». On peut certainement s’attendre à une suite de cette journée d’ici l’année prochaine.