Les événements récents commis en France, en Belgique ou ailleurs dans le monde ont marqué notre société, ont atteint les fondements même de notre démocratie. Aujourd’hui, ça ne se passe plus au bout du monde, cette fois la barbarie est à nos portes !
« Il est minuit dans le siècle » écrivait, dans l’entre-deux guerres, le révolutionnaire russe Victor Serge, pour dénoncer la terreur dans laquelle son pays était progressivement tombé. Nous serions tentés de penser aujourd’hui, dans un contexte certes différent, qu’il est minuit moins cinq.
Notre monde tourne mal, nous manquons de repères, nous sommes pris de cours et la tentation des commodes raisonnements binaires est grande.
Ne nous sommes-nous jamais posé la question de savoir si nous en étions un peu responsables ?
Qui a armé le bras des Talibans et des intégristes de tout poil en Afghanistan ?
Qui a organisé la déstabilisation de pays multiethniques comme la Yougoslavie, la Lybie, l’Irak, la Syrie pour les seuls intérêts des multinationales et des marchands d’armes ?
Qui a été complice depuis plus d’un demi-siècle de la politique coloniale et criminelle de l’état d’Israël, renforçant dans le monde musulman un sentiment de deux poids, deux mesures ?
Qui a accepté, dans nos mosquées, des prédicateurs radicaux qui n’avaient que l’avantage de venir de pays «amis », qui ont un petit goût de pétrole et où les femmes adultères sont lapidées.
Qui continue à laisser mourir et humilier les Chrétiens d’Orient et les populations yézidis, l’une des plus vieilles religions du monde, une minorité qui a le malheur d’être d’une autre croyance que les maîtres qui occupent leur pays ?
Je ne suis pas un spécialiste des affaires militaires … mais il y a quelques mois, à Gaza, on a détruit des milliers de maisons, des hôpitaux, tué des milliers de gens, et souvenez-vous, il n’y a pas si longtemps, pour sauver les émirs du Koweït, une coalition internationale mettait la région à feu et à sang.
Les voir se balader sur leur jeep, les poches remplies de leurs dollars issus du pétrole qu’ils continuent à vendre… Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Nous n’avions pas senti que notre vieux monde s’effondrait et n’avons pas été capables d’en inventer un nouveau.
« La crise, disait Antonio Gramsci, c’est quand le vieux monde se meurt et que le nouveau n’arrive pas à émerger. C’est dans ce clair-obscur que naissent les monstres. »
C’est dans le « clair-obscur » de nos errements et de nos lâchetés que nous avons façonné ce « monstre » dont nous parlait Gramsci et qui nous explose aujourd’hui en plein visage.
Face à ce « monstre » qui porte aujourd’hui les traits de l’islamofascisme, il ne peut y avoir de compromis. Puissions-nous le mettre au plus vite hors d’état de nuire et retrouver les chemins d’une société plus juste.
Une société basée sur le respect et le dialogue entre toutes les communautés et religions qui composent notre maison commune : juifs, chrétiens, musulmans. Et pourquoi, pour une fois, ne pas écouter aussi « ceux qui ne croient en rien » et qui, dans le fond, foutent la paix à tout le monde ?
Nous avons tous un rôle à jouer ! Je vous invite à découvrir le travail remarquable de Patricia Willocq et les clichés des albinos qu’elle a photographiés. Regardez bien ces photos, il y a plus dans ces yeux que dans tous les textes et livres sacrés ou non pour lesquels les hommes sont prêts à s’entretuer. Merci Patricia de nous redonner foi en l’humanité.
Je continuerai avec ces quelques mots sur la province, notre Province.
Et puisque l’on est à la saison des blasphèmes, oui, la Province peut être l’une des solutions à la crise institutionnelle que l’on vit aujourd’hui !
Nous sommes armés pour résister aux fatwas de certains journalistes en mal d’inspiration et d’intellectuels autoproclamés.
On ne va pas, pour une fois, être avares de superlatifs.
La Province est le plus important des pouvoirs locaux avec un budget de 650 millions d’euros.
La Province est le plus important employeur du Hainaut. Ce sont 10.000 agents provinciaux et enseignants, et aucun licenciement. Ajoutons aussi un taux de nomination le plus élévé.
La Province, c’est aussi le plus jeune des gouverneurs de Belgique avec qui nous avons une excellente collaboration dans des dossiers comme la sécurité et les zones de secours.
C’est une administration des plus performantes qui a mis en place un plan stratégique et opérationnel, une vraie remise en question et des économies pour près de 40 millions d’euros sur base annuelle.
C’est une des provinces qui investit le plus dans la supracommunalité, soit quelques 12 millions d’euros, même si ce terme reste encore mal défini.
Le taux de taxation provincial est inférieur à ce qu’il était il y a 20 ans et son budget est en équilibre depuis cinq ans malgré les peaux de bananes.
Il y en a qui parlent et il y en a qui font. Ceux qui nous donnent des leçons feraient bien de venir s’inspirer de ce que l’on fait.