Ainsi, la psychomotricité, au sens thérapeutique du terme, ne sera plus une profession à part entière mais une compétence complémentaire obtenue suite à une formation de base en kinésithérapie, en ergothérapie, en logopédie ou en orthopédie. L’art de la psychomotricité thérapeutique est donc exclusivement réservé aux détenteurs d’un diplôme obtenu dans l’un de ces quatre cursus sous peine de pratique illégale de la médecine. Dès lors, seuls les actes pédagogiques restent permis aux détenteurs d’un diplôme de psychomotricien.
On sait que la non-reconnaissance de ce titre en tant que profession paramédicale à part entière risque de porter préjudice aux hautes écoles organisant un bachelier en la matière et surtout à leurs étudiants. La formation en psychomotricité étant l’une des disciplines dispensées à Condorcet, Tournai, la Province de Hainaut suit de très près l’actualité de ce sujet.
C’est pourquoi, face à cette réduction de perspectives pour les étudiants, le Conseil provincial du Hainaut, pouvoir organisateur de la Haute Ecole Provinciale du Hainaut-Condorcet, a tenu à réagir de manière tout à fait officielle, faisant suite à des initiatives déjà prises par le Collège provincial. Dans une motion votée à l’unanimité, le Conseil a rappelé que la formation en bachelier en psychomotricité répond à de vrais besoins sociétaux et qu’au regard de cela, l’inscription de cette profession dans la liste des professions paramédicales s’impose, comme c’est d’ailleurs le cas dans de nombreux autres pays européens.
Soucieux de l’intérêt des étudiants de sa Haute Ecole Provinciale Condorcet, il demande en outre à l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur (ARES) et aux ministres concernés « d’analyser en urgence toutes les possibilités d’adapter le référentiel de compétences, les contenus et les objectifs des cours ainsi que les activités d’intégration professionnelles aux actes que peuvent légalement poser les étudiants et diplômés en psychomotricité ». Selon Serge Hustache, Député-Président du Collège provincial, « la réorientation des étudiants est inscrite parmi les priorités de la Province en la matière ». Pour les diplômés en bachelier psychomotricité, l’école a décidé de valoriser leurs connaissances dans les matières générales afin de les dispenser d’un an et leur permettre de s’inscrire en ergothérapie pour deux ans au lieu de trois, cela concerne 15 étudiants. 9 étudiants en cours de cursus ont été réorientés en ergothérapie moyennant une valorisation des compétences également.