Je suis très honoré de la confiance qui m’est faite jusqu’à la prochaine assemblée générale devant renouveler les instances de l’APW à la mi- mai. Honoré et conscient de l’importance de l’enjeu. Le contexte politique et institutionnel du moment est particulièrement difficile.
Les responsabilités qui me sont confiées coïncident avec l’agenda du gouvernement wallon, engagé dans un projet controversé de transfert de compétences provinciales.
Mon ambition, durant cette période cruciale, est de fédérer toutes les Provinces autour des intérêts de l’Institution et de son personnel, mais aussi de ses nombreux bénéficiaires. Je le ferai au nom de ma fidélité aux valeurs portées par le service public.
Les trois mois qui s’annoncent seront déterminants pour l’avenir de nos provinces et singulièrement pour certaines institutions de notre région. Les premières réunions avec les ministres fonctionnels wallons ont montré ainsi une intention ferme de s’accaparer des outils aussi essentiels que les laboratoires du CARAH et du CREPA. Nous n’en percevons pas la plus-value et nous demeurons dans l’incertitude quant au devenir du personnel !
Les effets des « réformes » voulues par le gouvernement wallon ont déjà des répercussions pour les communes. L’important financement provincial des zones de secours (pour la Wallonie Picarde) se trouve en baisse de 10% dès cette année et sera complètement revu, sans aucune garantie pour les communes de pouvoir bénéficier d’une aide comparable.
Je n’ai jamais caché que je pensais que les institutions actuelles étaient dépassées. C’est l’ensemble du paysage institutionnel wallon qu’il faut revoir dans un grand débat démocratique. Michel Serres écrit que « les étoiles qui brillent dans le ciel, si elles sont encore visibles sont souvent éteintes depuis longtemps »… c’est donc sans tabou qu’il faut ouvrir un livre de réformes dans le respect de chacun. Je m’y attellerai plus que jamais au nom des Provinces mais aussi et surtout dans l’intérêt des citoyens wallons.
Je saisirai l’opportunité de cette présidence pour avancer avec mes collègues des autres provinces sur des réflexions qui me tiennent à cœur : la supracommunalité, la pertinence territoriale et l’exigence d’une évolution radicale de nos institutions.