Ce 23 mai, Hassan Jarfi a exposé aux élèves un moment difficile : la perte de son fils, Ishane Jarfi, assassiné violemment à Liège en 2012 parce qu’il était homosexuel.
Depuis ce drame, Hassan lutte contre l’homophobie pour prolonger la vie de son fils.
« Ancien professeur de religion islamique, je suis père de cinq enfants, dont Ishane. Ishane s’est toujours distingué par le fait qu’il était efféminé et je m’en inquiétais au fur et à mesure qu’il grandissait. Le 22 avril 2012, date d’anniversaire de sa maman, nous l’attendions … et ce fut la première fois que sa place est restée vide. Ishane a été enlevé par des voyous devant une boite de nuit à Liège et a été sauvagement tué. Après son assassinat, un véritable drame commence, comment peut-on vivre avec ça ? Quand on perd un enfant, on pense sans cesse à lui, on est tout le temps en train de revivre sa mort » introduit Hassan Jarfi.
Dans les images et vidéos qu’il a livrées aux élèves, on y découvre son fils, Ishane, plein de vie. « Il était la vie et l’amour pour moi. Il aimait rire, blaguer, danser, chanter, jouer avec ses amis… il avait le respect des valeurs, il aimait la vie. »
Hassan Jarfi, pour faire connaître le triste sort de son fils, a décidé d’en faire un combat et de créer la « Fondation Ishane Jarfi, against Homophobia ». Il parcourt les écoles pour sensibiliser et est à l’initiative d’un refuge pour accueillir les jeunes qui ont fait leur coming-out et qui ont été confrontés à une rupture familiale.
Ce lundi, en classe, il a voulu faire comprendre aux jeunes que nous avons tous deux identités, l’une biologique et l’autre culturelle.
Au moyen de son témoignage, d’images et de textes qu’il a fait lire aux élèves, il espère faire changer les opinions et surtout celle des gens qui pensent que les homosexuels ne devraient pas exister. Les échanges avec les élèves de l’IPES ont abordé la tolérance, la valeur de l’amour, la compréhension du processus de haine, les violences, l’humanisation, … Bon nombre de questions ont été posées à M. Jarfi sur un sujet qui, pour certains, reste encore tabou.
Hassan continuera à expliquer ce témoignage difficile mais nécessaire pour faire changer les mentalités.